Revue de presse du 6 au 12 avril
par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Les universités du N-B ont reçu la double surprise d’un gel des droits de scolarité et des subventions provinciales lors du dépôt de la province. Mount Allison (Argosy) et STU (Aquinian) sont aux prises avec des manques à gagner imprévus de plus de 900 000$ chacun. On se pose évidemment des questions à savoir comment ils seront comblés. Et ce sont les deux plus petites universités de la province; aucune nouvelle sur l’impact à UNB encore, ni à Moncton.
Le Conseil de Gouverneurs se réunissait samedi pour voter sur le budget 2015-2016 : un groupe d’étudiant(e)s a organisé une manifestation avec le soutien de la FÉÉCUM pour signifier aux gouverneurs l’impact humain des décisions qu’on leur demande d’approuver des mesures avec seuls des chiffres sous les yeux (Acadie Nouvelle). La manifestation s’est déroulée dans le calme, même si l’Édifice Taillon avait été verrouillé et placé sous surveillance par mesure préventive.
Plusieurs membres de la communauté s’entendent pour dire que les coupures budgétaires du gouvernement Gallant comportent de nombreux risques pour le secteur de l’éducation (Acadie Nouvelle et Acadie Nouvelle et Acadie Nouvelle). Toutefois, à la surprise générale, les gouverneurs ont adopté un budget déficitaire, sans chercher à aller puiser le manque à gagner dans la poche des étudiant(e)s (Acadie Nouvelle).
Toujours dans la catégorie «surprise», les représentant(e)s du corps professoral des 3 campus, de la haute-administration de l’Université de Moncton et des associations étudiantes ont signé, à l’initiative de la FÉÉCUM, un protocole de solidarité les engageant à faire pression sur le gouvernement pour un financement adéquat des universités publiques (UMoncton). Pour le texte complet du document (FÉÉCUM).
Cela dit, le gel salarial appliqué en guise de mesure de réduction drastique des coûts d’opération pourrait bien envenimer les négociations avec l’ABPPUM, qui se poursuivent toujours (Acadie Nouvelle). On n’écarte toujours pas la possibilité d’un conflit de travail.
On apprend par ailleurs que l’AÉÉICUM a sollicité l’appui de la nouvelle secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, afin de faire pression sur l’Université de Moncton pour l’obtention de protections au niveau des hausses des droits de scolarité (Radio-Canada). Dans la même foulée, des lettres ont également été envoyées à plusieurs ambassadeurs de la Francophonie pour leur demander de considérer leurs doléances avant de faire la promotion de Moncton comme destination d’études.
Les étudiants pourraient être plus durement frappés en Nouvelle-Écosse, alors que le budget déficitaire provincial s’accompagne d’un déverrouillage des droits de scolarités, qui pourront être ajustés (une seule fois) en fonction des valeurs du marché (Globe & Mail). Le pire est à craindre après plusieurs années de financement insuffisant des universités dans cette province.
Alors, au Québec, la police est intervenue pour mettre fin à l’occupation d’un pavillon de l’UQÀM (Radio-Canada), à la demande du recteur Robert Proulx, dont une coalition de professeurs et d’étudiant(e)s demande présentement la démission (Radio-Canada), bien que l’avis de la présidente du syndicat des profs ne soit pas partagé de tous (Radio-Canada).
Sur les entrefaites, une manifestation silencieuse a eu lieu en guise de protestation contre l’autoritarisme et le profilage politique dont les activistes de l’UQÀM seraient victimes de la part des autorités policières (La Presse). Plusieurs s’entendent pour dire que la conduite du recteur Robert Proulx a été répréhensible et qu’il devrait remettre sa démission (La Presse). Au lendemain de l’intervention musclée à l’UQÀM, les appels se sont aussi multipliés pour un encadrement du droit de grève étudiant (Radio-Canada).
Les choses ont aussi passablement bardé à l’ASSÉ, alors que l’exécutif a démissionné en bloc après avoir subi la colère de ses éléments plus militants suivant sa suggestion d’interrompre la grève pour reprendre à l’automne au côté des centrales syndicales (La Presse). La nouvelle porte-parole de l’association Hind Fazazi, a soutenu l’intention de poursuivre la grève, faisant du même coup taire les rumeurs de déchirements à l’interne en soutenant que «il y avait une saine dissension et [qu’elle] pense qu’il est important de dire que l’ASSÉ est unie, même si elle n’est pas homogène. » Bref, la position demeure la même, tant que la majorité des membres la soutiendront.
Voilà, on se relance de plus belle pour une autre semaine qui sera, à coup sûr, plutôt mouvementée!